LE STRESS EN DÉTAIL


Le stress est devenu le mal du siècle, il n’épargne personne : bébés, enfants, ado, adultes, seniors… Il est régulièrement évoqué, mais reste un concept souvent flou, car sa définition et sa fonction exacte reste mal connues. Afin de mieux l’identifier il est important de comprendre comment il fonctionne et pourquoi il entre en action.  D’autant que les sources de stress sont propres à chaque individu, à la manière dont il analyse la situation qui se présente à lui et aux ressources qu’il possède pour y faire face.

Le stress est une réaction nerveuse naturelle propre à la survie, la vie étant un équilibre permanent entre stress et état de sécurité.  Il peut se définir très simplement comme un syndrome général d’adaptation de l’organisme, face à une agression subie, une pression ou une situation inhabituelle, qui entraîne des réactions émotionnelles et physiques

Chaque situation qui nécessite une adaptation entraîne un stimulus perçu par le cerveau, qui va rapidement évaluer la situation, puis décider de déclencher ou non la réaction de stress, il s’agit de la phase d’évaluation.  Lorsque la situation nécessite une adaptation ou de faire face à un danger, le système nerveux sympathique est mobilisé et une cascade d’hormones du stress libérée.  Il s’agit de la seconde étape, qui va permettre à l’individu de réagir par la défense ou la fuite.  Une fois la situation stressante surmontée le corps sort de sa phase d’alerte et revient à un état de fonctionnement « par défaut ».   

Un stress aigu, ponctuel, c’est-à-dire avec une durée limitée dans le temps, n’est pas forcément une mauvaise chose.  C’est un signal d’alarme de notre cerveau et il est utile pour faire face à la vie quotidienne, ou un danger, en permettant d’augmenter brièvement les performances du corps.

En revanche, si une personne est exposée à un stimulus de stress de façon prolongée, causé par une absence d’adaptation possible face au déclencheur, elle bascule alors vers un stress chronique.  Lorsque le corps reste bloqué en état d’alerte sur le long terme cela à des effets négatifs sur la santé psychique et physique, puisque ce système de défense n’est pas censé être activé en permanence. 

LE SYSTÈME NERVEUX

Pour bien saisir la variété des divers symptômes déclenchés par le stress, il me semble important, au préalable, de bien détailler les fonctions du système nerveux orthosympathique et parasympathique qui sont mobilisées lors des phases de stress et de repos.

Le système nerveux se défini comme « l’ensemble des centres nerveux et des nerfs qui contrôlent et coordonnent le fonctionnement des différents organes du corps et qui dirigent la vie de relation ».

Il est constitué par :

  • Le système nerveux cérébrospinal (encéphale, moelle épinière, nerfs)
  • Le système nerveux végétatif qui comprend le système nerveux orthosympathique (ou sympathique) ainsi que le système nerveux parasympathique
  • Le tissu nerveux (neurones)

Le système nerveux végétatif, sur lequel je souhaite m’attarder, contrôle les fonctions vitales et entretient l’homéostasie de l’organisme. Il se divise en deux systèmes distincts qui fonctionnent ensemble, lorsque l’un des systèmes est actif l’autre se met en veille.

  • Soit le système orthosympathique (SNS), système d’action et de défense de l’organisme qui agit en situation de stress.
  • Soit le système parasympathique (SNP), système de réparation de l’organisme, actif au repos et lors de la digestion.  Le SNP est le mode de fonctionnement “par défaut” du système nerveux autonome, ou du moins il devrait l’être. C’est celui qui est aux commandes quand tout va bien et que nous nous sentons en sécurité.

Lorsque l’organisme fait face à une source de stress l’activation du système nerveux sympathique va déclencher une série de réactions physiologiques en vue d’une action intense de l’organisme pour faire face au danger :

  • Dilatation des pupilles (mydriases)
  • Inhibition de la salivation
  • Stimulation de la sécrétion de sueur
  • Dilatation des bronches et diminution des sécrétions bronchiques
  • Augmentation du rythme cardiaque, tachycardie (vasoconstriction générale sauf sur les coronaires qui se dilatent pour une meilleure nutrition du cœur, augmentation de la TA)
  • Stimulation de la production de glucose, glycogénolyse (utilisation du sucre)
  • Inhibition de la digestion (ralentissement des mouvements péristaltiques et de l’activité sécrétoire des muqueuses et des glandes digestives)
  • Relaxation des muscles de la vessie (bloque la miction)
  • Inhibition de l’activité sexuelle
  • Sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline par les glandes surrénales (phase d’alarme, stress aigu) *
  • Sécrétion de cortisol par les glandes surrénales (phase de résistance, stress prolongé ou chronique) *

*Si le stress persiste dans la durée, les actions du système nerveux orthosympathique sont maintenues mais les glandes surrénales vont cesser de sécréter de l’adrénaline pour la remplacer par du cortisol.

Une fois le danger écarté le corps active à nouveau le système nerveux parasympathique qui régit les actions de digestion, nettoyage, réparation et reproduction du corps, ce qui entraîne les réactions physiologiques suivantes :

  • Constriction des pupilles, myosis
  • Stimulation de la production de salive
  • Constriction des bronches et augmentation des sécrétions bronchiques
  • Baisse de la fréquence cardiaque, bradycardie (vasodilatation générale sauf sur les artères coronaires qui diminuent leurs diamètres, diminution de la TA)
  • Inhibition de la production de glucose, glycogénogénèse (fixation du sucre)
  • Stimulation de la digestion (augmentation des mouvements péristaltiques et de l’activité sécrétoire des muqueuses et des glandes digestives)
  • Stimulation de la sécrétion pancréatique
  • Stimulation de la contraction des muscles de la vessie (favorise la miction)
  • Stimulation de l’activité sexuelle

LES PHASES DU STRESS

Lorsqu’un stimulus déclenche une réaction de stress, l’organisme peut passer par 3 grandes phases, la phase d’alarme, la phase de résistance et la phase d’épuisement.

1. La phase d’alarme (très énergivore) : L’organisme active le système nerveux orthosympathique, s’ensuit une cascade de réactions physiologiques préparant le corps à une réaction soutenue afin de fuir ou lutter pour sa survie. Au cours de cette phase les surrénales libèrent de l’adrénaline dans le sang.  Cette hormone prépare l’organisme à une action soutenue et subite, mais de courte durée, car elle mobilise énormément l’énergie vitale. *stress aigu*

2. Phase de résistance (adaptation, moins énergivore, pour durer dans le temps) : Face à la prolongation d’une agression, le corps s’adapte, il arrête la libération de l’adrénaline et la remplace par du cortisol, qui mobilise moins d’énergie vitale.  Cela permet à l’organisme de résister de manière prolongée sans s’épuiser. Lorsqu’une personne bascule dans cette phase sans revenir à un état de sécurité elle peut se préparer perpétuellement au stress à venir ou l’ignorer et ne pas se rendre compte d’être dans un état de stress. *stress chronique*

3. Phase d’épuisement : Les réserves physique et psychique sont épuisées, c’est la zone rouge, le corps n’a plus d’énergie et fonctionne sur sa réserve.  C’est à ce stade que peuvent se développer certaines pathologies, dans un effort de mettre fin au stress.  Si la cause du stress ne s’arrête pas, le corps ne peut plus fournir l’énergie nécessaire à sa survie, une ultime chance de poser une action lui est alors envoyée sous la forme d’une dernière salve d’adrénaline libérée par les surrénales.  Le message du corps est « fait quelque chose maintenant ou c’est la fin ». Cette salve d’adrénaline peut permettre une prise de décision, par exemple un changement de carrière plutôt que de déclarer un burn-out en persistant dans un emploi dévalorisant.    En cas de fin de vie, peu de temps avant la mort, le corps libère également de l’adrénaline qui donne un sursaut d’énergie à la personne quelques instants avant le décès. *effondrement de l’organisme menant au burn-out ou au décès*

LES SYMPTÔMES

Lors d’un stress aigu ou d’une phase de résistance courte les effets du stress sont assez facilement identifiables. Il vous est sans doute possible de vous rappeler un moment où vous avez ressenti de la peur face à un animal dangereux, un chien agressif par exemple.  La sensation de « coup de chaud » est quasi immédiate, le cœur se met à battre très vite, on ressent une brusque mobilisation de l’énergie qui nous donne de la force, une transpiration soudaine, la bouche qui s’assèche, une attention accrue face à la source du danger.  Si le chien nous surprend de l’autre côté d’une clôture d’où il ne peut nous atteindre, le retour au calme est très rapide. Il s’agit d’un stress en phase d’alarme. 

En revanche, si une personne rencontre des difficultés relationnelles avec un collègue depuis 2 ans, le stress initial causé par ce déclencheur, persistant dans le temps, sera passé en phase de résistance.  Il persistera ouvertement ou de manière inconsciente tant qu’une adaptation convenable n’aura pas été trouvée. (Résolution du conflit, changement d’emploi, etc.)  Si aucune solution n’est trouvée et que la personne arrive au bout de sa résistance cela pourrait mener au burn-out ou au suicide.

Il est souvent plus difficile de faire le rapprochement entre le stress chronique et la variété de symptômes qu’il peut déclencher en fonction des individus, surtout si la personne n’a pas conscience d’être dans un état de stress.  Si on relie chaque symptôme aux fonctions régies par le système nerveux sympathique et orthosympathique, en parallèle des différentes phases du stress, l’origine des troubles psychosomatiques et physiologiques du stress chronique devient néanmoins beaucoup plus claire.

Troubles psychosomatiques

  • Angoisse ou anxiété
  • Troubles du sommeil (lié aux émotions ou à la rumination mentale)
  • Troubles de l’attention et de la concentration
  • Changements d’humeur, irritabilité, agitation
  • Fatigue mentale permanente
  • Dérégulation ou troubles alimentaires
  • Addictions
  • Symptômes de dépression, tristesse
  • Rumination mentale
  • Besoin de vérification, de contrôle
  • Indécision
  • Blocage dans la réalisation de ses activités, inaction
  • Faible estime de soi, isolement social, difficultés relationnelles…

Troubles physiologiques

  • Tensions, douleurs musculaires/dos
  • Vertiges ou pertes d’équilibre
  • Troubles de la digestion, nausées, vomissement, diarrhée, constipation
  • Hyper sudation, mains moites
  • Troubles cardiovasculaires, hypertension
  • Asthénie
  • Migraines, céphalée de tension
  • Perte ou augmentation de l’appétit
  • Troubles du sommeil (lié à des déséquilibres physiologiques ou douleurs)
  • Pathologies dermatologiques, eczéma, psoriasis, zona, urticaire
  • Réactivation de certains virus, notamment herpès
  • Dysfonctionnement érectile, vaginisme, absence de libido

LES 3 PROFILS DE STRESS                    

A      B      C

Chaque personne réagit à sa manière face à une situation stressante, la tendance générale peut se lire dans le positionnement du corps. 

  • Le profil A est un peu penché vers l’avant,
  • Le profil B se redresse,
  • Le profil C s’affaisse sur lui-même.

Nous avons tous une tendance générale, mais en fonction de la situation nous pouvons naviguer entre ces 3 profils.

LA PERCEPTION DU STRESS

Le SNS prend le relais lorsque nous percevons un danger. Ici le mot « percevoir » est important, car le SNS ne distingue pas le danger réel, du danger perçu et du danger anticipé (anxiété).

  • Danger réel : toute source potentielle de dommage, de préjudice ou d’effet nocif à l’égard d’une chose ou d’une personne à l’instant présent.  Ex. : Je croise un chien agressif en liberté.
  • Danger perçu : anticipation d’un écart entre l’attente et l’expérience future. Le risque est plus ou moins élevé en fonction de la probabilité perçue de cet écart et de l’importance de ses conséquences.  Ex. : Je suis en retard pour le travail, je regarde des films angoissants.
  • Danger anticipé :  anticipation permanente de scénarios possibles de plus en plus grave qui va générer de l’anxiété et peut conduire, à terme, à des troubles anxieux. Ex. : Je pourrais avoir un accident de voiture, peur chaque fois que la personne doit conduire.

Le SNS est un système ancestral qui a permis à nos ancêtres humains et permet encore aux animaux de survivre dans la nature. Il est adapté à l’essence d’origine du stress qui est par définition le danger réel, un événement soudain qui ne survient que dans le présent.  Il déclenche une réaction de fuite ou de défense puis le corps retourne à son état d’équilibre naturel via l’action du SNP.

Or aujourd’hui notre vie moderne nous met généralement à l’abri des dangers majeurs directs mais nous expose à une surutilisation inconsciente du SNS, plutôt qu’une exploitation occasionnelle et temporaire. Nous faisons souvent face à des dangers perçus ou anticipés qui s’installent dans la chronicité et épuisent l’organisme (stress financier, relationnel, social, sanitaire, écologique, écrans…). Le corps n’ayant plus la possibilité de se rééquilibrer et de se régénérer, une pléiade de symptômes et de problèmes peuvent apparaître, fatigue, anxiété, dépression, émotions en montagnes russes, troubles digestifs, douleurs chroniques, etc.  Sur le long terme les différents systèmes (nerveux, hormonal, …) du corps et les organes s’épuisent et s’encrassent ce qui fait augmenter le risque de développer des pathologies, notamment des maladies chroniques.

Il ne s’agit pas bien sûr de diaboliser le stress, il est par essence nécessaire à la vie.

« Sans stress, nous perdons notre capacité d’adaptation au monde. » 

Eric Albert, psychiatre

Sans cette mise en tension physique et psychique, nous ne serions pas capables de réagir face à une situation problématique aussi minime que prendre un rendez-vous chez le dentiste et s’y déplacer parce que nous avons mal à une dent. Il ne s’agit pas de chercher à éliminer coûte que coûte le stress qui est une énergie aussi vitale que naturelle, ce serait vain et inutile. En revanche, il est bénéfique d’apprendre à agir de façon réfléchie et consciente face au stress, pour ne plus le subir et de ne pas être dans la réaction permanente. Cela favorise l’espace nécessaire à l’action de notre SNP. 

LES DÉCLENCHEURS DU STRESS

La réaction physiologique du corps face au stress suit toujours le même modus operandi, en revanche la nature du déclencheur peut différer et être réel, imaginaire, psychosomatique ou physiologique.

Stress psychosomatiques, externes

Stress mental : Cette forme de stress est assez fréquente aujourd’hui, il trouve souvent sa source dans un épuisement mental face à la pression ressentie dans gestion de la vie quotidienne. Appréhensions, période d’examen, surmenage au travail, situation financière…  Il se présente souvent sous la forme de problèmes de mémoire, de difficultés de concentration ou d’anxiété.

Stress comportemental : Il se manifeste par un changement dans vos habitudes de vie courantes, la consommation alimentaire (manger plus ou moins qu’à l’habitude), les habitudes de sommeil, le retrait social et l’évitement des responsabilités habituelles.

Stress émotionnel : Lorsqu’une émotion forte est éprouvée, lors d’une dispute ou d’une rencontre désagréable par exemple, l’organisme se prépare à combattre ou à fuir même si nous ne sommes pas physiquement en danger.  Si une émotion n’est pas « vécu » au moment X mais « réprimée » le corps va revivre en boucle le stress lié à l’émotion stocké chaque fois qu’un déclencheur la réactive.

Stress post-traumatique : État de stress aigu et prolongé à la suite d’un événement traumatisant. Il se manifeste par des réactions très fortes, notamment lors de la survenue de stimulus qui rappellent l’événement (un bruit sec, une odeur, un lieu, une situation). Les personnes qui en souffrent peuvent avoir des pensées intrusives et des souvenirs récurrents, faire des cauchemars qui leur font revivre constamment l’événement.

Stress imaginaire :  Déclenchement des réactions physiologiques de stress dans l’organisme à la suite de la création/imagination d’un scénario qui déclenche des réactions émotionnelles, pensées par anticipation concernant une situation future, la lecture d’un livre, le visionnement d’un film, etc. Par exemple, même si votre cerveau conscient sait que ce qui se passe à l’écran de la télévision ne représente pas une menace directe, le SNS réagit de la même manière aux émotions fortes perçues devant votre série préférée que face au chien enragé du voisin.

Stress physiologique, internes

Stress physique :  État d’alerte du corps face à un dysfonctionnement interne de l’organisme empêchant son bon fonctionnement, maladie virale ou bactérienne, défaillance d’un organe, accident entraînant une blessure, hémorragie, bruit récurent, toxiques ou molécules inconnues qui pénètre la cellule, incapacité du corps à correctement se détoxiner, nettoyer, régénérer…

Stress oxydatif : Agressions, causées par des molécules dérivant de l’oxygène (radicaux libres), des cellules de notre corps qui créent un déséquilibre entre la quantité excessive de radicaux libres et les antioxydants. Cela conduit à une altération des constituants de nos cellules qui est responsable d’un vieillissement cellulaire prématuré qui pourraient être associés à certaines maladies.

LE STRESS ET LA GENETIQUE

Les facteurs héréditaires

Être génétiquement prédisposé au stress par des fragilités de notre organisme n’implique pas forcément d’en souffrir davantage. Les recherches en épigénétique nous ont appris que les conditions environnementales et notre histoire personnelle influent énormément sur l’expression des gènes. Une personne avec un faible taux de sérotonine, est génétiquement plus sujettes au stress, mais en adaptant son mode de vie à sa fragilité émotionnelle elle peut éviter d’être confrontée à trop d’événements stressants et ne pas développer de pathologie liée au stress.  Alors qu’une personne ayant un fort taux de sérotonine, à priori peu sujette au stress, peut avoir tendance à s’exposer à toutes sortes de situations angoissantes et finir par user son organisme et développer un stress chronique.

L’environnement

Si certains individus ont des paramètres physiologiques qui les prédisposent au stress, les circonstances de notre vie et notre environnement influencent sérieusement notre penchant à stresser. Les enfants de parents stressés peuvent développer une tendance au stress. Les phobies et les situations redoutées par un parent sont souvent transmises à l’enfant qui les a identifiées comme menaçantes en raison de la crainte éprouvée par le parent.   C’est un apprentissage que l’enfant fait de ses parents. 

Ainsi l’environnement dans lequel on évolue, les relations avec autrui, le contact social, l’éducation, certains événements de la vie (deuil, séparation, licenciement, accident, agression, guerre, climat d’insécurité…) peuvent grandement favoriser l’apparition de stress chronique, de burn-out, de troubles anxieux, de stress post-traumatique voir pousser jusqu’au déclenchement de pathologies psychiatriques.

LE POINT DE VUE DE LA MÉDECINE ALLOPATHIQUE

LES CAUSES ET LES MANIFESTATIONS DU STRESS

Selon la médecine conventionnelle, en fonction du profil du patient, de son âge et de ses antécédents personnels et familiaux, les troubles anxieux et les stress peuvent prendre la forme de différentes maladies ; une anxiété généralisée, des phobies, des troubles paniques (ou crise d’angoisse), des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), un état de stress post traumatique qui s’expriment à travers des symptômes divers et variés.

Les états de stress et d’anxiété peuvent être provoqués par de nombreux facteurs souvent difficiles à identifier et déclencher divers symptômes physiques et psychologiques :

  • Une situation de stress intense et régulière, amenant à un épuisement psychique et/ou physique (stress chronique au travail menant au « burn-out »),
  • Une situation professionnelle précaire, une expérience négative ou un événement traumatisant (une agression),
  • Un changement dans la vie quotidienne (arrivée d’un nouvel enfant, divorce, départ à la retraite),
  • Un changement hormonal (ménopause, maladie),
  • Une maladie, un décès, certaines pathologies (dépression, schizophrénie…),
  • Des antécédents familiaux de troubles anxieux,
  • La consommation d’alcool ou de drogues, la prise de certains médicaments…

Symptômes psychologiques du stress

Peur irrationnelle, appréhension, pensées inquiètes, angoisse, nervosité, difficultés de concentration, distraction, baisse des performances intellectuelles, irritabilité, impulsivité, colère, comportements d’évitement, dépendance affective, vision négative…

Symptômes physiques du stress

Mal de tête, vertige, tension musculaire, sueurs, palpitations cardiaques, tremblements, bouffées de chaleur ou de froid, mains moites, sensation d’étouffement, sensation de boule dans la gorge ou l’estomac, troubles digestifs, nausées, boulimie ou perte d’appétit, insomnies, somnolence dans la journée, fatigue…

LE DIAGNOSTIC

En cas de stress passager et ponctuel, il est possible de s’auto-médiquer, avec de nombreux traitements naturels contre le stress, disponibles en pharmacie.  En revanche, lorsque les symptômes sont fréquents ou deviennent envahissants, l’anxiété ou le stress peuvent être qualifiés d’anormaux. Le patient est alors dirigé vers une consultation médicale pour évaluer l’impact de l’anxiété sur la vie quotidienne et prescrire un traitement adapté.  Les médecins interrogent sur :

  • Les symptômes (les troubles ressentis, leurs fréquences, leurs moments d’apparition dans la journée,
  • Les éventuels éléments déclencheurs et les retentissements sur la vie quotidienne,
  • La recherche d’antécédents familiaux de maladies psychiatriques,
  • Vos maladies, votre prise de médicaments et votre consommation d’alcool ou de drogues.

Tous ces éléments leurs permettent de confirmer le diagnostic, et d’envisager le traitement le plus adapté. Sans compter que les troubles anxieux peuvent être particulièrement handicapants au quotidien, ils peuvent également évoluer vers la dépression ou entrainer des comportements à risque (alcoolisme, prise de drogues, tentatives de suicide…).

LES TRAITEMENTS ALLOPATHIQUES

Une fois le diagnostic posé, plusieurs approches sont envisagées par les médecins. Le traitement repose souvent sur la suggestion de la mise en place d’une psychothérapie et/ou la prescription de médicaments contre le stress et l’anxiété.

Prise en charge médicamenteuse

 Deux types de médicaments peuvent être prescrits pour lutter contre le stress :

  • Certains antidépresseurs : traitement de fond des troubles anxieux (sauf phobies), ils doivent être pris de manière régulière et pendant plusieurs mois, même en cas de disparition des symptômes. Les premiers effets bénéfiques apparaissent 2 à 4 semaines après le début du traitement Le médecin réévalue son utilité de manière régulière, l’arrêt du traitement se fait sur plusieurs semaines, de manière progressive.
  • Des anxiolytiques (benzodiazépines et buspirone) : ces médicaments ont une action rapide contre le stress et l’anxiété. Ils sont généralement prescrits sur de courtes durées et à de faibles doses, par exemple avant que les antidépresseurs ne fassent effet. Ils doivent également être arrêtés de manière progressive. Les benzodiazépines anxiolytiques augmentent la capacité de relaxation de l’organisme, alors que la buspirone agit plutôt sur les symptômes psychiques.

Dans certains cas, le médecin peut avoir recours à d’autres médicaments contre le stress et l’anxiété (la prégabaline, un médicament contre l’épilepsie, ou encore certains neuroleptiques.

Quel que soit le médicament prescrit contre le stress et l’anxiété, les indications du médecin et la posologie doivent être parfaitement respectées. De plus, il existe un risque important d’interactions entre les anxiolytiques et certains médicaments.

Prise en charge psychologique

Plusieurs types de psychothérapie peuvent être envisagés.

Elle peut être suivie dans le cabinet d’un médecin libéral, dans un établissement spécialisé ou un centre médico-psychologique (CMP).

  • Des thérapies comportementale et cognitive (TCC) permettent de traiter une anxiété généralisée. Pratiquée par un médecin ou par un psychologue formé à cette méthode, elles reposent sur des techniques de relaxation et de respiration (pour prévenir les angoisses)
  • Des techniques comportementales et d’exposition (pour désensibiliser le patient à sa peur),
  • Des techniques cognitives (pour modifier les fausses pensées développées par le patient).
  • Une thérapie de groupe,
  • Une psychanalyse…

LE POINT DE VUE DE LA NATUROPATHIE

LES CAUSES ET LES CONSÉQUENCES

Les causes du stress ont été suffisamment détaillées dans précédemment et ne sont pas différentes pour la naturopathie.   En revanche l’approche naturopathique s’attarde plus aux conséquences physiologiques du stress sur le corps et à leur répercussion sur le long terme qui mènent à l’apparition des pathologies détaillées plus haut.

Face à un stress, l’organisme réagit en mettant en place des « stratégies » pour s’adapter à travers les trois phases citées plus haut, la phase d’alarme, la phase de résistance puis la phase d’épuisement. Ce sont des réactions d’adaptation qui vont entraîner des répercussions sur l’homéostasie de l’organisme et ses fonctions vitales, via l’action du système nerveux végétatif.  L’équilibre interne ainsi que les mécanismes de sécrétions hormonales sont modifiés, normalement temporairement.

Cependant lorsque le stress devient chronique le système nerveux végétatif reste bloqué sur l’action du SNS et met en veille de manière prolongé le SNP. L’organisme finit par être submergé par un trop plein de cortisol, dans un premier temps, puis par épuiser ses réserves, dans un second temps, il devient alors en incapacité de s’adapter.  Les systèmes nerveux, hormonal et immunitaire sont souvent les premiers impactés et ils n’arrivent plus à remplir correctement leurs rôles. Cela favorise l’apparition de nombreuses pathologies/symptômes.

L’inhibition prolongée du SNP signifie l’inhibition des fonctions vitales dont il a la charge, à savoir, la digestion, le nettoyage et la réparation. 

Inhibition de la digestion : Mauvaise digestion des aliments qui entraîne une diminution des apports de nutriments pour les cellules et conduit petit à petit à des problèmes de digestion, d’absorption, d’inflammation, etc.  L’altération du microbiote exerce également une influence sur l’humeur et la capacité de réflexion.

Inhibition du nettoyage : Encrassement progressif des émonctoires qui n’arrivent plus à évacuer les toxines, acidifications de l’organisme.  Le corps stocke les toxines où il peut pour protéger les organes vitaux et tamponne l’acidité en puisant dans ses réserves de minéraux.  Cela conduit à l’apparition de pathologie inflammatoire dégénérative et à une forte déminéralisation.

Inhibition de la réparation : Ne pouvant être nourri et nettoyé correctement sur une trop longue période, les organes et systèmes du corps n’ont plus la capacité de remplir leurs fonctions de manière optimale, des lésions et des déséquilibres apparaissent, voir l’organe ou le système cesse de fonctionner. 

Si rien n’est fait l’organisme fini par épuiser en totalité sa force vitale en essayant de trouver des solutions à chaque dysfonctionnement, jusqu’à la survenue du décès.

En naturopathie l’urgence en cas de stress chronique sera donc d’accompagner la personne dans sa globalité pour rééquilibrer son hygiène de vie (physique, émotionnelle et mentale) et l’aider dans sa gestion du stress.  Afin de permettre au corps de réactiver les fonctions du système nerveux parasympathique, qui sont essentielles au bon fonctionnement de l’organisme et à sa survie.

LES REMÈDES NATURELS

Il n’existe pas de techniques spécifiques pour lutter contre le stress mais une multitude, à chacun de trouver la méthode qui lui correspond le mieux.  Il serait judicieux d’en combiner plusieurs et d’essayer d’être régulier dans sa pratique.

  • Massages et thérapies manuelles (réflexologie, kinésithérapie, ostéopathie, kinésiologie)
  • Thérapies diverses pour aider à la gestion des émotions et du mental (psychologue, sophrologue, psychothérapeute, hypnothérapeute, EMDR, EFT…)
  • Alimentation
  • Exercices physiques, yoga
  • Méditation
  • Compléments alimentaires pour reminéraliser le corps, l’eau de mer notamment
  • Spiritualité
  • Activités manuelles
  • Contact avec la nature (jardinage, randonnée, marche, balade en forêt)
  • Cohérence cardiaque, etc.

LE POINT DE VUE DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE

LES CAUSES

Pour la MTC, le stress est perçu comme un mouvement chaotique des énergies circulant dans le corps.

Les exemples suivants permettent de visualiser l’idée qu’elle s’en fait. 

Un stress sollicitant l’élément Terre de manière exagérée, nourriture :

  • La Terre sursollicité fini par devenir incapable de nourrir l’élément Métal que la MTC associe à l’énergie défensive du système immunitaire.
  • Au bout d’un moment l’organisme, épuisé, doit faire appel à son énergie de survie, l’énergie vitale des Reins.
  • Une fois le Qi des reins vide les glandes surrénales ne peuvent plus produire d’hormones de stress et s’atrophient, indiquant que le système va vers un effondrement, c’est-à-dire la mort.

Un stress sollicitant l’élément cœur de manière exagéré, harcèlement :

  • L’élément feu, qui correspond au système du Cœur, sursollicité aura tendance à causer une perte d’estime de soi et de joie de vivre.
  • Trop affaibli il peut entraîner une dépression psychologique caractérisée par l’incapacité d’aimer.
  • Au bout d’un moment, l’énergie vitale la plus profonde pourrait également être atteinte par ce que la MTC appelle une réaction de « mépris » du Cœur envers l’énergie vitale du Rein, amenant alors la personne dans un état suicidaire.

Chaque personne réagit aux différents types de stress selon son propre terrain énergétique, certains se révoltent, d’autres se sentent mis au défi, certains s’adaptent à la situation ou s’effondrent complètement.  Dans tous les cas, le stress provoque différents symptômes, apparaissant dans un ordre particulier, selon la personne et la porte d’entrée énergétique du stress dans l’organisme.

LES TRAITEMENTS EN MTC

Tant que l’affection de l’organisme par le stress demeurent dans certaines limites, il est possible d’intervenir selon les principes de la MTC pour tonifier les fonctions attaquées et ainsi rétablir l’équilibre par des séances d’acuponcture.  Il reste bien entendu nécessaire d’éliminer la cause pour un résultat durable.

LE POINT DE VUE DE LA RÉFLEXOLOGIE PLANTAIRE

LA RESPIRATION

Le stress a tendance à créer une tension musculaire importante du diaphragme et à bloquer la respiration.  Cette tension sur le long terme génère de nombreux désagréments pour le corps:

  • Maux de dos, douleurs lombaires
  • Des troubles digestifs (diarrhées ou constipations),
  • Tensions musculaires diverses

Une respiration courte « par les épaules » qui entraîne :

  • Une mauvaise oxygénation (hypoxie des cellules),
  • Favorise l’intoxination et l’acidification du terrain,
  • Favorise une mauvaise circulation lymphatique, sanguine et énergétique,
  • Favorise une accélération du rythme cardiaque et de la respiration pour pallier le manque d’oxygène,
  • Favorise l’apparition de troubles fonctionnels organiques par manque du massage effectué par les mouvements amples du diaphragme.

A long terme une fatigue généralisé s’installe et diminue encore plus la capacité respiratoire. 

C’est pourquoi en présence de stress une attention particulière sera apportée aux zones réflexes du système respiratoire, ligne de diaphragme, plexus solaire, poumons, bronches.  En fonction de l’anamnèse du client, il est possible d’aller aussi explorer le système immunitaire, le système hormonal, le système nerveux et le système digestif qui sont tous fortement impactés par le stress.

La réflexologie plantaire vise également à mobiliser la force vitale, notre force d’auto-guérison, cela peut aider un client à trouver la ressource nécessaire en lui pour effectuer un changement bénéfique face à la source du stress dans sa vie.

D’ailleurs, tout simplement par sa pratique, la réflexologie plantaire sera à même d’aider la personne à abaisser son niveau de stress.  Elle est très agréable à recevoir et provoque un grand relâchement du corps, conduisant le client vers un état de détente profonde. 

Il conviendra d’amener une personne très stressée vers un état de relaxation en douceur et avec patience, il lui faudra peut-être plusieurs séances avant de pouvoir réellement lâcher prise.